Voici la synthèse présentée par Alain Chateau, notre candidat aux cantonales, et 8è sur la liste de Jasmine Cavenel. Le public a été admiratif devant sa brillante démonstration et même les plus avertis en ont appris de belles!
SYNTHESE SUR LE PROJET D’EXTENSION DU
PORT DE NICE
Alain Château – Mouvement Démocrate –
Cagnes sur Mer
Historique
Le port de
Nice a pris un essor commercial au 19e siecle.
Le relief
de la cote lui assure une protection aux vents dominants favorisant l'accostage
des bateaux et leur abri.
Tant le
relief terrestre que le relief sous-marin ne favorisent pas une extension
commerciale
- relief terrestre: site enserre par la ville
avec un relief escarpe à l'est et à l'ouest et une densité urbaine au nord
ne permettant pas un accès routier aisé
- relief sous-marin: fond en grande pente peu
favorable a la construction d'infrastructure (coût!) nécessaire a une
extension du plan d'eau
Projet 1979
L'essor du trafic
Corse (passagers/fret) et des activités de croisière en Méditerranée a motive
en 1979 un projet de transfert des activités commerciales vers un nouveau port créé
en extension du site de l'aéroport.
La
catastrophe du 16 octobre 1979 (effondrement foudroyant de la digue en
construction avec tsunami, 9 morts) a provoque l'arrêt immédiat du projet et l'abandon
de tout projet de construction d'un port sur ce site de l'aéroport. A noter que
l'effondrement est dû à la nature même des travaux effectués et pas à une crue
du Var comme souvent cité (mêmes causes, même effets!)
A l’époque le dossier avait pu être classé et rendu non consultable
pour 100 ans ! Il n’a
eu ni poursuites judiciaires, ni procès.
Projet 1999 de la CCI
En 1999 le
projet d'extension du port de Nice (port "Lympia") a été ré-active
pour positionner Nice dans la compétition des grandes villes portuaires de la Méditerranée
occidentale. Ce projet insistait sur le maintien d'une activité commerciale en
sus de la plaisance.
Le
financement du projet était assuré par la ville, le département, la région et
l'état.
A la suite
du débat public houleux de 2001-2002, les ministères des transports et de l'écologie
ont initié une mission d'étude pour confirmer la faisabilité du projet sur les
plans technique (construction/exploitation) et environnemental (protection des
fonds, quartier historique).
Les
conclusions du rapport d'expertise de 2002 sont:
Maintien du
port sur l'emprise actuelle avec réaménagement de l'espace existant (pas
d'extension vers le large car risque géologique et coût prohibitif). Le compromis
se fait au détriment de la destruction de certains fonds marins naturels.
La
mission recommande une requalification
urbaine de tout le quartier du port (accès, stationnement, esthétique urbaine)
- Concernant l'option d'un déplacement
de l'activité commerciale sur le site de
l'aéroport (Var rive gauche), la solution est déclarée IMPOSSIBLE pour des raisons géotechnique.
des raisons d'exploitation (trop grande proximité physique et radioélectrique
pour la sécurité des mouvements d'avions, impossibilité d'extension ultérieure
de l'aéroport), des raisons de coût (coût prohibitif et inconnue technique dans le cas d'un port
flottant)
- Concernant l'option de la
construction d'un port de commerce a St
Laurent du Var (Var rive droite), la mission considère une implantation
comme POSSIBLE pour le trafic
voyageur (ferry) mais déconseillée pour le trafic croisière (taille des
bateaux difficilement compatible avec un coût raisonnable de construction
des digues du fait d'un talus sous-marin trop étroit + éloignement du
centre ville historique).
- L'étude technique approfondie
s'est donc limitée au seul réaménagement du port actuel de Nice.
Au sujet
de l'activité croisière/yachting
La synthèse
en 2001 d'un capitaine de la marine marchande (Pierre Verbeke) révèle l'absence
d'intérêt économique à accueillir les grands bateaux de croisière a Nice (croisière
de masse, arrêt "minute", infrastructure très lourde). La grande
plaisance (yachting de luxe) ne peut se concevoir qu'à Nice centre (si réhabilitation
du quartier du port) et certainement pas à St Laurent.
Projet 2007 (réalisation pour 2015)
2 projets
de développement du port de Nice sont proposés:
1. Mairie de Nice (Jacques Peyrat): extension du port
dans l'emprise actuelle avec requalification totale du quartier du port.
Conservation de l’activité commerciale (projet de 2002).
2. Conseil Général (Christian Estrosi): port de Nice dédie
à la grande plaisance et création d'un port de commerce a l'embouchure du Var.
Ce projet
de port de commerce est soutenu par le departement et la CANCA et s'inscrit
dans le projet plus global de Christian Estrosi de création d'une métropole azuréenne dont le centre d'activités
économique serait la plaine du Var
incluant, rive gauche, Nice St Augustin et rive droite, St Laurent.
La
fondation de ce projet est l’Opération d’intérêt National (OIN) d’aménagement
de la plaine du Var défendue par Estrosi auprès du gouvernement, officialisée
le 28 novembre 2006 (projet initié par la CANCA en 2004) et approuvée le 17 décembre
2007 par François Fillon..
Remarque: si la demande de
classement en OIN est donc approuvée , le décret officiel n’est lui toujours pas paru avec des zones d’ombre sur le financement
de l’opération.
On
attend par ailleurs la publication du schéma directeur du projet prévue en date
du 1er février 2008…
Nom de
l’OIN de la vallée du Var = « Eco-Vallee ».
Note : pour une OIN, l’état conserve dans la zone concernée la
politique d’urbanisme et donc impose ses décisions aux communes ! Le PLU,
Plan Local d’Urbanisme, peut être alors directement contrôle par l’état.
La
justification d'une activité portuaire commerciale transférée a l'embouchure du
Var est justifiée par la création d'une "plateforme multimodale" regroupant la route (A8 doublée +
nouveaux échangeurs), le fer (nouvelle gare LGV/TGV/Fret? à St Augustin), l'air
(aéroport Nice Cote d'Azur) et la mer (port de commerce).
Ce décision
a été rappelée par Christian Estrosi dans son allocution de janvier 2008 lors
de l’inauguration de sa permanence pour les municipales de Nice
Officiellement,
le port de commerce serait situé sur le site de ... l'aéroport (discours et entretien
dans Nice Matin de Christian Estrosi en octobre et novembre 2007). A la réunion
de Décembre 2007 organisée à l’initiative de la Jeune Chambre Economique, cet
emplacement est toujours cité (Eric Ciotti député UMP). Les professionnels du
port de Nice mentionnent toujours cette possibilité lors d’une réunion tenue
mi-février 2008.
Une
(nouvelle) étude de faisabilité lancée en septembre 2007 par le Conseil Général
est en cours pour un rapport fin 2008 (initialement prévue au 1er trimestre
2008 => élections municipales ?). Bien que ce choix du site de l'aéroport
soit mentionné dans de nombreux documents et par la presse, il est évident que
les critères géophysiques interdisent cette option (cf. rapport de 2002).
Les
derniers discours d'Estrosi (janvier) devienne toutefois évasif sur une
possible localisation près de l'aéroport
et ne mentionne plus que la vallée du Var. Il paraît donc évident que l'option réellement envisagée
pour ce port de commerce est, pour des raisons techniques, St Laurent/Cagnes
Est.
Port de plaisance de Cagnes sur Mer
et de St Laurent du Var
Louis Nègre
attache beaucoup d'importance a vouloir créer un port de plaisance à Cagnes Est
Vespins-Gougouline (l'option initiale d'un port de plaisance situé au niveau de
l'hippodrome semble abandonnée!!), port qui serait alors en vis à vis avec
celui de St Laurent.
Louis Negre
a lance en ce sens en 2004 une étude de faisabilité avec la BCEOM (500K euros) débutée mi -2005 et dont le résultat
sera connu au ... printemps 2009 (la date initiale de fin d'étude était janvier
2008!...).
On peut
imaginer que les résultats de cette étude de faisabilité (quels sont les
objectifs du contrat d'étude?) pourraient au final être utilises pour valider
la faisabilité du port ... de commerce puisque le site de l'aéroport sera bien
entendu de nouveau rejeté.
Le maire de
St Laurent, Henri Revel, ambitionne quant à lui un agrandissement du port
actuel pour accueillir des grandes unités de plaisance jusqu'à 100m. Cette opération
s’accompagnera d’un réaménagement du quartier. Il confirme qu’il n’y aura pas
d’activité de commerce dans ce port. Il soutient largement l’opération d’OIN de
la Plaine du Var (cf. Blog de campagne).
Apparemment
les 2 projets de Cagnes et St Laurent pourraient se combiner pour créer un
super port destiné à la grande plaisance.
A noter que
les documents officiels PADD (Plan d'Aménagement
et de Développement Durable) font déjà référence aux quartiers de bord de
mer de Cagnes Est (Les Vespins) et de St Laurent comme "quartiers d'arrière-port",
terme utilise généralement pour les quartiers situes en arrière des ports de
commerce (Toulon, Brest,...).
Le préliminaire (exemple. le zonage) du Plan
Local d'Urbanisme (PLU) de Cagnes sera connu en juin 2008 (après les élections!) et le PLU approuvé fin 2009. La mairie a
refusé de communiquer ce préliminaire avant les élections bien qu’il semble
prêt !!.
De sources
non officielles, les services de l’urbanisme de la mairie ont reconnu que le
PLU intégrait la « réserve foncière » constituée par les villas du
quartier des Vespins. Un projet immobilier de grande ampleur est donc prévisible
en accompagnement de la création du port.
Par
ailleurs la CANCA a lance fin 2007 un SCOT
(Schéma de Cohérence Territoriale) pour édifier le plan d'aménagement de la
CANCA couvrant la période 2010-2020. Le SCOT couvrant la totalité du territoire
de la CANCA il doit donc assurer la cohérence des PLU de
l'ensemble
des communes. Il semble donc évident que les projets de la CANCA vont diriger
(imposer?) certaines décisions des PLUs locaux. Ce SCOT doit être approuvé en
2010.
On peut
donc déduire que les plans de la CANCA pour la construction de la métropole azuréenne
et du centre multimodal de l'embouchure du Var vont donc impacter fortement les
PLUs de St Laurent et de Cagnes.
Problèmes techniques liés à la réalisation
d'un port de plaisance/commerce a St Laurent Cagnes
Le talus
sous-marin (isobathe faible profondeur ~10m) ne s'étend que sur 330m au large
et est donc très étroit pour accueillir une infrastructure de digues nécessaire
à un port de commerce (ex. manoeuvres dans le port?). La stabilité du talus
demande à être démontrée.
L'arrivée
des bateaux commerciaux se fera sur la baie de Cagnes le Cros pour entrer en
marche arrière dans le port et sera donc en conflit avec les autres activités
nautiques (planches, écoles de voile, baignade, ski nautique).
Par sa
position sud le port est très expose aux vents avec des risques pour l'approche
de grands navires en cas de tempêtes.
Seule l'activité
de plaisance paraît jouable mais occasionnera la disparition des plages à cet
endroit ainsi qu'une certaine pollution des eaux.
Intérêt économique d’un port à
Cagnes Est
Conflit prévisible
entre d’une économie d’un tourisme de villégiature et un port de commerce sur
notre bord de mer.
Un port de plaisance créera très peu d'emploi
(<10).
Les bateaux
à l'anneau ne payent pas d'impôts fonciers (car potentiellement navigants). Ils
devraient par contre payer les impôts locaux s’ils sont aménagés pour
l’habitation mais les textes de loi se contredisent et donc l’imposition ne
semble pas évidente.
Seule la
location des anneaux rapportera un certain revenu annuel (régie municipale ou privée?)
mais les travaux d'investissement de ce port seront coûteux pour la ville (quel
retour sur investissement ?). La quasi totalité des bateaux à l’anneau
sont des ventouses et inhabités donc ils ne génèrent aucune économie locale.
Seule la plaisance de passage (cabotage) peut avoir une incidence sur les
commerces de proximité.
L’occupation
du talus marin entraînera par ailleurs la disparition de la zone de frai des
poissons et donc leur disparition (cf. Jacques Duclos, océanographe).
Qui est propriétaire du port de
Nice?
En 2006 l
'état décide le
transfert du port de Nice de la CCI au département qui en devient propriétaire
(effectif au 1er janvier 2007). La région PACA également sur les rangs conteste
les conditions de l'attribution suite à la réunion de concertation organisée
par l'état et le tribunal administratif annule la décision de transfert (15
janvier 2008). Le port retourne donc a l'état avec sa gestion assurée par la
CCI. Une nouvelle procédure de concertation est conduite par le préfet de région
Michel Sappin avec une tentative de compromis entre le conseil général (département)
et le conseil régional (région) qui "pourrait" s'appuyer sur un
partage des activités (plaisance / commerce, fret / croisière).
Finalement
le préfet a confirme le transfert au département le 6 février 2008.
A noter que
le CCI reste gestionnaire du port jusqu’en 2028
Au sujet de la 4e zone
marine protégée
Validation
de la création de cette 4e zone marine protégée des A-M en face de
l’hippodrome avec récifs artificiels pour re-empoissonner le site. Ce projet du
Conseil Général devient incohérent avec la perspective d’une destruction de la
zone de frai des Vespins qui serait consécutive à la construction d’un port de
grande plaisance, voire d’un port de commerce.
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